Passage au numérique : Le Groupe Excaf Télécom aborde le dernier tournant

Publié le vendredi 17 avril 2015


Dans deux mois, le Sénégal devra, comme les autres pays du monde, basculer de l'analogique vers le numérique. A quelques semaines de l'échéance, le Groupe Excaf Télécom, chargé de la mise en œuvre du processus, assure pouvoir tenir le délai.


A quelques deux mois de l'échéance du 17 juin 2015, les choses se mettent en place pour le passage du Sénégal de l'analogique au numérique. Selon le directeur technique d'Excaf Télécom, Pape Ciré Cissé, l'installation des infrastructures a déjà commencé à Dakar et Thiès. « L'installation de ces deux sites de diffusion permet de toucher jusqu'à 6 millions de personnes », a indiqué le technicien du Groupe Excaf à l'occasion d'une matinée d'information organisée par le groupe et le Contan en direction du Réseau des journalistes en Tic. M. Cissé indique également que son groupe a passé une première commande de plus de 800 mille décodeurs. Cet élément devenu indispensable pour avoir accès à la Tnt, et cela quel que soit le modèle de téléviseur, sera tout de même subventionné et vendu à 10 mille francs l'unité.


Des enjeux économiques


Un des enjeux les plus importants de cette transition reste l'enjeu économique, souligne Oussey­nou Dieng, expert du Comité national de pilotage de la transition de l'analogique vers le numérique (Contan). « D'abord, le fait de basculer de la télévision analogique au numérique permet de libérer un certain nombre de fréquences appelées dividende numérique. Ces fréquences sont des fréquences en or, qui ont des caractéristiques de propagation techniques qui permettent d'avoir du haut débit. Ce sont des fréquences prisées pour faire de la 4G et on sait parfaitement le lien qui existe entre le haut débit et la croissance économique », indique M. Dieng. Il évoque une étude de la Banque mondiale qui estime qu'à chaque fois qu'il y a une hausse de pénétration de 10% en termes d'internet mobile, ça se traduit par 1,4% en termes de croissance du Produit intérieur brut (Pib). Le passage à la télévision numérique prévu le 17 juin prochain va permettre au Sénégal de libérer de nouvelles fréquences puisqu'avec la Tnt, entre 15 et 20 télévisions peuvent se partager une seule fréquence. Les fréquences ainsi libérées pourront servir à dévelop­per la fibre optique au Sénégal. Ces nouvelles capacités dans le domaine d'internet ouvrent la voie à toutes sortes de solutions génératrices d'emplois et pourvoyeuses de revenus. Selon Ma­ma­dou Baal, également expert du Contan, avec la Tnt, ce sont 3 500 km supplémentaires de fibres op­tiques qui viendront s'ajouter aux 1 500 kilomètres déjà existants. L'objectif étant de doter tout le territoire sénégalais d'une connexion à haut débit.


C'est en 2006 que l'ensemble des pays africains se sont engagés pour le passage au numérique. Dix ans après, en dehors des pays maghrébins, du Rwanda et de l'île Mau­rice, seuls 6 pays africains dont le Sénégal sont en cours de déploiement. La plupart des pays ayant buté sur l'obstacle du financement. « Au Sénégal, nous sommes tombés sur un opérateur qui nous a proposé un modèle économique qui a permis de financer totalement l'infrastructure et en contrepartie, on lui a cédé une partie des canaux pour assurer son retour sur investissement », souligne M. Dieng.


Mame Woury Thioubou


(Source : Le Quotidien, 17 avril 2015)







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