Yaya Abdou Kane annonce une véritable politique de cyber-sécurité

Publié le vendredi 17 avril 2015


A La Haye où il participe à la Conférence mondiale sur la cyber-sécurité, le ministre des Postes et des Télécommunications, Yaya Abdou Kane, a soutenu que le Sénégal compte lancer une véritable politique de cyber-sécurité. Le Sénégal, au-delà de la mise en œuvre de la politique de traitement de la cybercriminalité, envisage de mettre en œuvre une véritable politique de cyber-sécurité. L'annonce a été faite, hier, par le ministre des Postes et des Télécommunications. Yaya Abdou Kane qui a présenté une communication lors de la session d'ouverture de la Conférence mondiale sur la cyber-sécurité, a laissé entendre que notre pays va ainsi entreprendre une consolidation de son cadre juridique, à la faveur de la réforme d'ensemble du Code pénal et du Code de procédure pénale.


« Au niveau institutionnel, l'instauration d'un Centre national de cyber-sécurité, d'une infrastructure de gestion des clés pour les besoins de la sécurisation des transactions électroniques ainsi que la modernisation de la Police scientifique et technique constituent des projets prioritaires pour le Sénégal », a-t-il poursuivi. Il a ajouté que parallèlement, le Sénégal s'engage à ratifier et à adhérer aux instruments juridiques pertinents en matière de cyber-sécurité, notamment la Convention de Budapest sur la cybercriminalité, la Convention africaine sur la cyber-sécurité et la convention n°108 du 28 janvier 1981 pour la protection des personnes à l'égard du traitement automatisé des données à caractère personnel.


Sécurisation des personnes et des biens


Il a salué l'initiative des Pays-Bas sur la Plateforme de renforcement des capacités qui, à son avis, permettra d'organiser des campagnes de sensibilisation et des sessions de renforcement des capacités sur la cyber-sécurité. « Le Gouvernement du Sénégal fonde beaucoup d'espoir dans la mise en œuvre de cette initiative de sensibilisation qui devrait permettre une plus grande prise de conscience sur la cyber-sécurité auprès des acteurs. Nous sommes honorés d'avoir été associés par les Pays-Bas à une telle initiative », a-t-il magnifié.


D'après Yaya Abdou Kane, au Sénégal, comme partout ailleurs, l'avènement de la société de l'information a favorisé l'apparition d'une nouvelle forme de criminalité appelée cybercriminalité. Un phénomène majeur qui, explique-t-il, a également relancé la question de la sécurisation des personnes et des biens dans le cyberespace. Face à cette problématique (cybercriminalité), a-t-il poursuivi, le Sénégal a entrepris, dès 2005, un vaste chantier de réforme du cadre juridique des technologies de l'information et de la communication. A son avis, ces initiatives ont donné naissance à plusieurs textes de loi dont la loi du 25 janvier 2008 sur la cybercriminalité. « Au plan institutionnel, l'engagement des pouvoirs publics dans la lutte contre les actions cybercriminelles s'est traduit par la mise en place effective d'une autorité de protection des données personnelles et de la Brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité de la Police nationale », fait-il remarquer. Il a indiqué que le Sénégal a aussi introduit des modules sur la cybercriminalité, dans la formation des magistrats et des officiers de police judiciaire. Yaya Abdou Kane a rappelé que c'est dans ce cadre que l'Union internationale des Télécommunications et Impact ont organisé une formation en 2011 sur la cyber-sécurité à Dakar à l'intention des acteurs étatiques.


« Le leadership du Sénégal en matière de lutte contre la cybercriminalité dans la sous-région lui a valu d'avoir été choisi parmi les pays prioritaires du Projet Glacy (Ndlr : Action Globale sur la cybercriminalité) initié par le Conseil de l'Europe », a-t-il déclaré avec satisfaction. Il pense aussi que la création des chambres spécialisées en matière de cybercriminalité dans les tribunaux de grande instance et de cours d'appel préfigure de la spécialisation des magistrats dans le traitement de la cybercriminalité au Sénégal.


Diégane Sarr


(Source : Le Soleil, 17 avril 2015)







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