Cybersecurite : un enseignant préconise la sensibilisation des utilisateurs

Publié le vendredi 31 juillet 2015

L'universitaire et expert en stratégie Mouhamed Tidiane Seck a préconisé, jeudi à Dakar, la formation et la sensibilisation des utilisateurs des technologies de l'information pour prévenir et lutter contre les problèmes de sécurité résultant de l'utilisation du Web.

‘'Les problèmes de sécurité sont aujourd'hui moins des problèmes techniques que les gens savent résoudre. Ce sont des problèmes humains, de comportement, de mode d'usage de l'instrument par l'être humain et cela veut dire sensibilisation, formation, éducation'', a-t-il dit au cours d'une table ronde.

Cette rencontre portait sur "Cybersécurité, souveraineté et gouvernance démocratique en Afrique''. Elle a enregistré la participation de nombreux universitaires du Sénégal et de la sous-région

"Le facteur humain restera le point nodal de la sécurité. Vous pourrez mettre tous les investissements que vous voulez, si vous ne maitrisez pas le facteur humain, par sa formation et sa sensibilisation, ce sera là le point de faiblesse'', a affirmé cet enseignant chercheur à l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.

Selon M. Seck, "la problématique de l'identité numérique est la question centrale, puisque c'est l'ensemble de données personnelles que l'utilisateur diffuse au fur et à mesure qu'il surfe ou communique avec des ressources et des individus sur le Web".

Dans ce cadre, la société fait face à quatre types de menaces inhérentes à l'utilisation de l'Internet, à savoir l'atteinte à l'image de l'Etat et de ses institutions, l'espionnage lié à la recherche, le sabotage d'infrastructures considérées vitales, le terrorisme pour une déstabilisation politique avec désinformation.

L'enseignant-chercheur explique que ces différentes situations ont à voir avec le fait que la technologie utilisée cherche à pénétrer le cœur de l'identité. ‘'Le principe est d'obtenir des données bancaires ou personnelles crédibles en passant par une personne", a-t-il souligné.

De ce point de vue, de nouvelles problématiques risquent de faire leur apparition dans la société à cause de l'utilisation du Smartphone, de l'inversion du flux d'information et du Big Data (données massives) utilisées à d'autres fins, a-t-il soutenu.

Toutefois, en cas d'attaques, "il faut mettre en place un comité ad-hoc pour évaluer l'ampleur du phénomène et prendre les premières mesures d'informations , être transparent et laisser le spécialiste décider de la manière dont l'affaire doit être traitée'', a fait valoir Mouhamed Tidiane Seck.

Au niveau étatique, a-t-il préconisé, l'Etat doit mutualiser les moyens et compétences dans une agence nationale de la sécurité des systèmes d'information à l'instar des autres pays développés. Celle-ci "aura pour mission d'assurer la défense et la sécurité du cyberespace pour les structures gouvernementale et les citoyens'', a-t-il précisé.

(Source : APS, 30 juillet 2015)



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