Protection des données personnelles : La Commission évoque ses ''limites''

Publié le jeudi 26 février 2015


Amener les entreprises à prendre la mesure de l'enjeu que constitue la protection des données personnelles, tel a été l'objectif de la rencontre initiée hier par le Conseil National du Patronat (CNP).


Les réseaux sociaux, le téléphone intelligent et le Cloud, c'est-à-dire l'hébergement des données posent un ''sérieux problème'', parce que ''limités'', à la Commission de protection des Données Personnelles (CDP), a révélé le Président de cette autorité administrative, lors de la journée de sensibilisation à laquelle l'avait convié le CNP. ''En ce qui concerne les réseaux sociaux, la personne est d'abord consentante. Pour le Cloud, des données peuvent être hébergées par fragments. Une partie aux États-Unis et une autre en France. Quant au téléphone intelligent, il n'y a pas encore de loi sur les enregistrements clandestins'', a dit Mouhamadou Lô.


Cependant, note le Président, la CDP, grâce à l'Association Francophone des Autorités de Protection des Données (AFAPD) dont elle est membre, peut demander à la France ou à la Belgique d'auditer les données d'une entreprise dans cet espace (et vice-versa). De plus, la convention signée avec l'entreprise américaine Google leur permet d'avoir un ''point focal'' au sein du numéro 1 des moteurs de recherche, ce qui est d'une'' utilité significative''. La CDP, créée en 2008, a pour tâche de les protéger. Ses missions tournent autour de 4 points : informer, protéger, conseiller et sanctionner. Afin de bien mener son travail, la structure recueille les déclarations de traitement, les réclamations, les pétitions, les plaintes ainsi que les demandes d'avis et d'autorisations relatives à la mise en œuvre des traitements des données à caractère personnel.


Ce "vaste chantier'', comme l'a appelé Baïdy Agne, Président du Conseil National du Patronat, nécessite le concours de toutes les entreprises, a déclaré le Président de la CDP. Il a invité le secteur privé à se rapprocher de ses services, afin de déposer leurs déclarations sur les données personnelles qu'elles utilisent. "Nous ne sommes pas des gendarmes, nous existons pour accompagner les entreprises", a-t-il expliqué. Depuis son lancement, l'autorité a enregistré et traité 250 dossiers, 91 déclarations, 43 plaintes et émis 76 autorisations. Ce qui est encore très peu, a fait remarquer Mouhamadou Lo.


Pour sa part, Mansour Kama, Président du Conseil National des entreprises du Sénégal (CNES), a suggéré que l'autorité soit dotée de moyens conséquents. Dans la même veine, Baïdy Agne, Président du CNP, a plaidé pour une augmentation des ressources, non pas par de "nouvelles taxes", s'est-il empressé d'ajouter, mais plutôt par la mise en place de ''services payants'' susceptibles de contribuer et d'accompagner ce chantier d'une importance capitale, surtout ''face à l'économie numérique de plus en plus grandissante".


Amadou Bator Dieng


(Source : Enquête, 26 février 2015)







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