WhatsApp : une Application où filles célibataires et mariées commentent leurs ébats sexuels (Reportage)
Alors qu'on n'a pas fini de parler de ces nombreuses filles mariées comme célibataires qui passent leur temps à raconter leur ménage sur la toile, voilà qu'un nouveau phénomène est né. Il s'agit de WhatsApp.
Tout comme Facebook, ce réseau social, dont la vocation première était de permettre à des parents, proches ou amis de pouvoir discuter à longueur de journée, audio à l'appui, vire, maintenant, à une Application cauchemardesque. Où des filles célibataires ou mariées commentent leurs ébats sexuels sur la toile.
C'est ainsi que, dans le cadre de ses reportages sociétaux, Actusen.com vous conduit dans une technologie qui, de plus en plus, épouse les contours d'un cours théorique de films X. Reportage.
Aujourd'hui plus qu'hier, WhatsApp garde la cote auprès de certaines couches de la population sénégalaise. Après Facebook et Viber, cette Application est devenue très utilisée par les adolescents, voire même certaines personnes majeures et « vaccinées ». Si sa vocation première était de permettre à ses utilisateurs de discuter avec leurs parents, amis et proches, séparés par la distance, WhatsApp semble plus que jamais dévoyée. Du moins, par une bonne partie des jeunes qui la téléchargent sur leurs téléphones cellulaires.
La preuve, des groupes d'amies célibataires et mariées se donnent rendez-vous dans cette Application, pour raconter leurs ébats sexuels. Dans les moindres détails, elles expliquent leurs moments d'intimité parfois dans un fou rire, n'hésitant pas, par moment, à s'échanger des trucs et astuces pour mieux ferrer leurs hommes. En atteste un enregistrement divulgué sur la toile et qui a fini de passer d'un téléphone à un autre.
Mais est ce qu'elles mesurent la gravité de leurs actes ? « Non ! », répond, de manière ferme, une jeune étudiante en Ressources humaines, interpellée dans les artères de Dakar.
Très bien habillée, la jeune fille, qui a fini d'envoyer un Sms, accepte de se confier à Actusen.com, sous le couvert de l'anonymat.
Téléphone en main, elle déclare : « je pense que celles qui le font ne mesurent pas l'ampleur des dégâts que cela peut créer parce que ces enregistrements peuvent tomber entre les mains de n'importe qui ».
Mbaye, le nom de cette dame dont la vidéo a presque fait le tour de la toile sur WhatsApp
Exemple à l'appui, notre interlocutrice nous parle de cette histoire qui a défrayé la chronique, il y a quelques mois, sur la toile.
Il s'agit, en effet, d'une dame qui a été mise à nue par sa « copine » à qui elle a volé son mari et qui se livrait souvent à des parties de jambes en l'air. Cet enregistrement et cette vidéo ont fait le tour des téléphones portables. N. Mbaye aura beau supplier son « amie » de ne pas rendre publics ces fichiers, mais en vain.
« Cette dame N. Mbaye a cassé la baraque, (un petit sourire aux lèvres), un son qui a fait le tour des téléphones portables et sur lequel la femme à qui elle a volé son mari la traitait de tous les noms d'oiseaux. Ca devrait servir de leçon à tout le monde, les filles doivent faire attention aux réseaux sociaux », conseille-t-elle.
Très à l'aise pour aborder le sujet, N. Mbaye poursuit : « d'abord, raconter sa vie sur la toile relève, pour moi, de la folie et j'en suis totalement contre. Les réseaux sociaux sont dangereux, on y rencontre toute sortes de personnes, même celles qui racontent leur histoire sous l'anonymat, c'est risqué ».
« Vous n'étiez pas au courant ? C'est un groupe de filles sur Facebook où elles peuvent raconter leurs histoires afin d'avoir des solutions. Il y des histoires à dormir debout, j'ai même du mal à en croire à certaines, pourquoi raconter ses problèmes aux gens qu'on ne connait pas, alors qu'on a des parents, ça me choque, je me demande quel est le but recherché en fait », finit-elle par dire, avec une grande désolation.
Le conseil de Adama, jeune mariée : « faisons attention au virtuel »
C'est parce qu'elle a compris que le statut de femme mariée est différent de celui d'une célibataire qu'elle a préféré limiter ses fréquentations.
Adama, pour la nommer, mariée il y a deux ans, se voit mal exposer sa vie sur les réseaux sociaux, encore moins dévoiler son intimité.
Bien au fait de cette histoire qui a défrayé la chronique, la jeune mariée n'a pas manqué de nous faire part de sa surprise à peine a-t-elle écouté l'enregistrement.
En bonne dame qui gère son foyer, Adama affiche alors ses craintes face à celles qui se livrent à ces genres de comportement. « Rien n'est maintenant sûr dans cette vie, nous n'avons pas tous les mêmes perceptions de la vie ; donc, pas les mêmes façons de réfléchir et de procéder. Il faut faire très attention au virtuel, puisqu'on ne sait pas qui se met derrière son écran de téléphone ou son ordinateur pour écrire ou parler ».
C'est d'ailleurs pour éviter tout souci qu'elle a limité ses fréquentations, nous apprend-elle. Tout comme Adama, Fatou Guèye vient de convoler en justes noces avec l'élu de son cœur. Mais avant de franchir le cap, elle a coupé tout pont avec tout ce qui pourrait nuire à sa vie de couple, nous dit-elle.
A quel motif ? « La vie est semée d'embuches et les gens sont faux ; donc, il faut faire très attention. Moi, j'ai tourné le dos à plusieurs choses et le résultat est satisfaisant, je suis stable et tranquille », répond-elle, toute fière.
Fatou Guèye : « on n'a pas besoin de conseils pour savoir comment s'occuper de son homme »
Selon Fatou Guèye, c'est surprenant que des personnes, qui se connaissent à peine, puissent parler de choses aussi intimes que leurs relations sexuelles avec leurs conjoints ou copains.
D'ailleurs, ajoute-t-elle, une femme n'a pas besoin de conseils pour savoir comment s'occuper de son homme. « Je ne peux pas concevoir faire partie d'un groupe d'amis avec qui je n'ai pas assez d'affinité, que je connais à peine et me permettre de débattre de choses assez intimes. Je suis totalement contre cela, il faut savoir raison garder », conclut la jeune mariée.
Khady célibataire : « ce qui se passe dans la chambre doit rester entre quatre murs »
Khady Seck est étudiante en Transit-Douane à la Chambre de commerce de Dakar. Rencontrée dans un arrêt bus, elle attend son moyen de transport qui va la conduire à son école. Interrogée sur le sujet, elle hésite un moment avant de décider de s'expliquer. « Je me demande si celles qui le font ont toute leur tête avec elles, parce que parler de choses intimes à ses amies pour montrer qu'on a du cran, c'est vraiment abusé », souligne-t-elle.
Ce qui se passe dans la chambre doit rester entre quatre murs. Si une femme est osée, au point de pouvoir s'adonner à quelques prouesses dans son intimité, qu'elle le fasse savoir à son mari, c'est la seule personne à qui elle doit le manifester », nous confie Khady Seck. Et même mariée, celle-ci ne compte pas, dit-elle, avoir un tel comportement.
« Je n'oserai pas parler de mes moments d'intimité gratuitement alors que je ne sais pas de quoi demain sera fait, alors que ces enregistrements peuvent demeurer, certaines personnes prendront le soin de les garder », dit-elle d'un ton plein de craintes.
« A quoi bon de créer ces groupes d'amies, c'est ce que je me pose comme question. Personnellement, je n'ai que deux groupes d'amies sur WatsApp, l'un c'est avec mes cousines et l'autre avec mes camarades de classes avec qui nous formons surtout des groupes de travail pour mieux réviser nos concours », se justifie-t-elle.
Fatou, gérante de boutique : « on peut bien créer des groupes d'amies sur WhatsApp, mais … »
En se liant d'amitié avec des filles qu'elle a connues à peine sur Facebook, Fatou a su prendre les choses, dit-elle, de manière positive. Grâce à ses différents contacts, elle a vu son commerce se fructifier, raison pour laquelle elle n'est pas du même avis que Khady.
« Je suis bien d'accord qu'on ne doit pas raconter sa vie sur la toile, surtout des choses qui concernent son ménage, mais on peut toujours garder des contacts avec certaines personnes, ne serait-ce que pour mieux avancer dans le milieu où l'on évolue », commente la commerçante.
Ndèye Awa Bèye
(Source : Actusen, 4 juillet 2016)
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